Je n'ai pas pu lever les yeux de Mad. Quelle puissance, quelle profondeur. C'est un texte gigantesque ! J'avais besoin d'évasion et de repli sur moi et Mad m'a embarquée dans sa nouvelle vie. J'aime les mots, la poésie, les personnages ciselés dans leurs imperfections humaines qui les rendent parfaitement attachants !

Peu importe la petite taille d'une maison, la vétusté de ses fenêtres, de ses portes, Mad l'a choisie parce qu'elle a quatre murs pour la contenir, la soustraire au monde, parce qu'elle est à l'écart, à l'abri des regards, invisible depuis la route qui quitte un minuscule village de province. Quelques conifères suffisent à masquer la modeste demeure à l'orée d'une forêt sombre et profonde, de vieux arbres à qui l'automne offre des couleurs mystérieuses et attirantes. Pourquoi du rouge et de l'or éphémère quand c'est le vert foncé qui passera l'hiver ?

[...]

C'est la nature qui rappelle à Mad qu'elle est toujours en vie. Les oiseaux qui se font entendre même quand ses fenêtres sont fermées. Les nuances de vert tendre comme des déchirures dans le paysage. Mad sort et explore son jardin. L'herbe nouvelle pousse. Quelques arbustes bourgeonnent. Le printemps dessine ses intentions d'été futur sur les restes de l'hiver. Alors, elle ressent le besoin de s'inscrire dans un cycle.